FRANCE 24
Les Bourses de Dubaï et d'Abou Dhabi ont respectivement accusé une baisse de 7,3 % et de 8,3 % à la clôture. Le gouvernement de Dubaï a annoncé qu'il n'épongera pas la dette du conglomérat à l'origine du vent de panique qui souffle sur les marchés.
L'émirat de Dubaï ne volera pas au secours de son conglomérat commercial et industriel Dubaï World. "L'Etat est le propriétaire de l'entreprise mais depuis sa création, il est établi que l'entreprise n'est pas garantie par l'Etat", a fait savoir le directeur du département financier de l’émirat, Abdel Rahman al-Saleh, dans un entretien diffusé à la télévision de Dubaï.
La lourde dette de l’entreprise, qui est au cœur de la politique de grands travaux de l’émirat, a provoqué, aujourd'hui, un recul des principales places financières de la région. Les Bourses de Dubaï et d’Abou Dhabi, fermées depuis jeudi en raison de la fête de l’aïd el-Adha, ont respectivement dévissé de 7,3 % et de 8,3 % lors de la séance, signe qu'elles n'ont pas encore digéré le moratoire demandé à ses créanciers par Dubaï World sur plusieurs milliards de dollars de sa dette, estimée à 59 milliards de dollars."Je tente depuis ce matin de vendre mes actions, mais je ne trouve pas d'acquéreurs. Il n'y a plus de confiance dans le marché", se désole Mohammad Nasser, 36 ans, un investisseur de la Bourse de Dubaï. Des baisses qu’Abdel Rahman al-Saleh a jugé "exagérées et injustifiées".
Sur les autres places financières, la tendance est moins marquée. Les Bourses de Paris et de Londres ont ouvert en légère baisse à la mi-journée, respectivement de 0,79 % et de 0,40 %.
La filiale immobilière de Dubaï World ravive les craintes
Ce matin, avant l’ouverture des marchés, la filiale immobilière de Dubaï World, Nakheel, a demandé à la Bourse Nasdaq Dubaï la suspension des transactions sur ses obligations islamiques. C’est cette annonce qui a provoqué le dévissage des places financières du Golfe à l’ouverture.
Les investisseurs redoutent à présent une insolvabilité de l’émirat pour sa dette publique qui s'élève, elle, à 80 milliards de dollars.
Dimanche, la banque centrale des Émirats arabes unis, basée à Abou Dhabi, a annoncé la mise à disposition de liquidités financières supplémentaires pour consolider le secteur bancaire de la fédération.
Saluée par le Fonds monétaire international (FMI), l’initiative n’a toutefois pas remplie sa mission. Les investisseurs craignent à présent que d’autres entreprises de la région n’annoncent leur insolvabilité.
Un vent de panique avait soufflé sur les places financières internationales en fin de semaine dernière en raison de la quasi-faillite de l'émirat de Dubaï.
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